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NOTRE-DAME DE LA ROCHETTE

Toute l'histoire de notre Madone.


L'histoire en podcast à écouter (11 mn)


Pleine lune du 27/11/2023

1868 : C’est dans l’esprit de l’abbé Sauzéat (1815/1888), qui devient curé de Ranchal en 1860, que nait le projet «Notre-Dame de la Rochette». A l’époque tout le monde ici ou presque est catholique et pratiquant, se placer sous la protection de Marie enthousiasme tout le village. 
Pour la population rurale, la question financière reste un problème insurmontable. Tout le monde, au village, se souvient avoir quémandé et obtenu de l'impératrice Eugénie, huit années auparavant, le financement d'un dais de procession. Le blason impérial qui s'y trouve marqué en témoigne encore. Pourquoi ne pas solliciter à nouveau la pieuse épouse de Napoléon III qui vient de donner 213 canons russes pris à Sébastopol pour la colossale statue de N. D. de France au Puy ? L'abbé lui écrit donc hardiment. Voici un passage de sa supplique conservé dans les archives de la paroisse : « Nous conjurons Votre Majesté de venir à notre secours. Quelques vieux canons brisés, quelques morceaux de fonte même seraient une matière durable pour élever ce monument».


L'impératrice Eugénie vers 1870

Nous ignorons ce que répond l'impératrice. Mais peu importe ! Elle envoie 1000 francs. La somme est belle mais loin de suffire puisqu’il manque encore 3 000 francs. Les Ranchalais sont pour la plupart des gens pauvres qui survivent en presque autarcie dans de petites exploitations agricoles de 2 à 3 ha où ils tissent souvent à façon pour les grandes entreprises textiles qui les exploitent. Nous savons qu’à cette période, un tisseur de Ranchal gagne seulement un franc cinquante par jours, ce qui nous permet un calcul rapide pour évaluer l’importance de la somme nécessaire à la construction de la Madone. 4000 francs c’était l’équivalent de 2500 jours de salaire. Toutefois nous sommes aussi à l’époque du record de population, nous sommes quatre fois plus nombreux qu’au 21eme siècle puisque l’on dépasse les 1400 habitants. La commune est débordante de vie et dynamique, on lance donc une souscription et on organise une loterie. La somme recueillie n'est toujours pas suffisante. Alors, en dernier recours, on quémande Poule, Thel et Saint Bonnet, les communes voisines et amies de toujours. Cette fois, la somme est atteinte. Merci les amis.

Quelques mois s'écoulent avant que l'on voie apparaître entre ciel et terre, majestueuse et gracieuse à la fois, au sommet d'une tour d'une dizaine de mètres reposant sur quatre piliers, la remarquable statue. Elle attire de très loin les regards et rend la colline de la Rochette et Ranchal célèbres à jamais. Elle est l'œuvre de Fabisch, l’artiste lyonnais est devenu très célèbre à l’époque après avoir sculpté la statue de la vierge de Fourvière en 1851 et la statue en marbre blanc de la grotte de Lourdes à peine trois ans auparavant. La gravure d'époque ci-dessous montre bien  le monument tel qu'il était (La statue repose sur un socle composé uniquement de quatre piliers formants quatre ouvertures, sans chapelle).

Madone gravure.jpg (20135 octets)

1870 : L'inauguration prévue est retardée par la guerre de 1870, qui fut une guerre courte, de seulement dix mois, dont six de combats effectifs. Il ne faut toutefois pas minimiser l’importance de cette guerre qui, faisant suite à une provocation de plus de nos voisins allemands, fit presque 200 000 morts. Ranchal et la région sont épargnés par les combats, mais pas par la mobilisation ni par la paupérisation et l’inquiétude inhérente à toute guerre. L'inauguration prévue est retardée par la guerre de 1870, qui fut une guerre courte, qui a duré seulement dix mois, dont six de combats effectifs. Une provocation de plus de la part de nos voisins allemand qui fera presque 200 000 morts. La région est épargnée par les combats mais pas par la mobilisation ni par la paupérisation et l’inquiétude inhérente à toute guerre.


Soldats pendant la guerre de 1870

1871 : Le 10 mai 1871, la guerre se termine enfin par la signature d’un traité de paix qui entérine la victoire allemande et nous fait perdre l’Alsace-Lorraine, le sentiment de frustration est grand. Fut-elle courte, une guerre est toujours trop longue, et à Ranchal, le besoin de se lâcher et de faire la fête est grand. Sans plus attendre, les Ranchalais font place aux réjouissances de l'inauguration dès le dimanche 3 septembre. D'après les témoins, jamais Ranchal ne vit plus grandiose cérémonie que cette procession de plusieurs milliers de personnes, précédée par l'archevêque de Lyon, Monseigneur de Genoulhiac, qui ne se déplaçait guère à cette époque.

1879 / 1880 : Aussi gracieux soit-il, le monument n’est encore qu’un socle à quatre piliers surmonté d’une très belle statue mais pas encore ce que l’on peut voir aujourd’hui. En 1880 les Ranchalais ont un nouveau projet : la construction d’une belle chapelle au pied de la vierge, cela s’impose comme une évidence, mais une coûteuse évidence ! On cherche donc des donateurs et c’est principalement grâce à la générosité de Mademoiselle Françoise Desbas, demeurant au hameau du "Comby", que le projet devient réalisable. Cette dame verse 80 % du coût total des travaux. L'argent manquant est trouvé auprès de nombreux autres donateurs ; notamment en la personne de Monsieur Claude Etienne Gonnet, son neveu, qui fait élever la chapelle en participant lui-même financièrement et en tant qu’organisateur. En outre, les Ranchalais fournissent bénévolement leurs bras et leur temps comme ils l’ont toujours fait pour leur Madone. Ils transportent notamment, avec des chariots tirés par des bœufs, tous les blocs de pierre depuis les carrières de granite de Saint Maurice les Châteauneuf près de Chauffailles. Un allez retour devait représenter une longue journée. Et oui, ce n'est que près de dix années après l'inauguration qu'on ajoute au monument la gracieuse chapelle que nous connaissons aujourd’hui et qui transforma une belle statue en monument remarquable.


Schéma extrait de http://www.123balade.com/article-32748406-6.html

En 1888, son projet définitivement mené à bien, l’abbé Sauzéat nous quitte à l’âge de 73 ans. Merci l’abbé.

1921 : Le jeudi 8 septembre 1921, jour de la nativité, est choisi pour la grande fête du cinquantenaire de Notre-Dame de la Rochette et ce fut grandiose, des cartes postales en témoignent en nous montrant un village entièrement décoré de guirlandes et de sapins où une foule s’est réunie pour monter à la Madone à pied. Pour bien situer l’époque, rappelons-nous que ce n’est que quatre ans plus tard que l’on verra la première voiture à Ranchal. : (Voir cartes postales ci-dessous).


1928
: Un film incroyable nous montre la Madone en Juillet 1928. Un document diffusé par Ranchal village vert et proposé par Bruno Michel et Christiane Garçon filmé par leur grand oncle Monsieur Georges Bouillot. Sur la vidéo, Madame Solange Suchet

1932 : Dans la vie d’un monument, comme dans la vie d’un homme, il y a des hauts et des bas. Onze ans plus tard, en 1932, la madone a 61 ans et elle est très mal en point, au bord de l'écroulement. I l faut urgemment - une consolidation de la statue qui est sur le point de tomber - une réfection de la toiture gravement endommagée et un remplacement du revêtement de la tourelle et du portique qui sont lézardés. Cette fois encore, les Ranchalais répondent présents, c’est une souscription publique et une tombola qui permettront cette réfection.

1951 : Encore une grande fête au village pour les 80 ans de notre chère Madone.
Programme de la fête de 1951 : 10 heures, grande messe en plein air à N. D. de la Rochette. 14h30 Départ du pèlerinage pour le sanctuaire (Avec le Cardinal Gerlier, archevêque de Lyon). Après la fête religieuse, Kermesse, tirage de la grande tombola de la Madone, grande réjouissance avec les renommés frères Bambous, de Cours, dans leur spectaculaire numéro. Gageons que ce jour là, les Ranchalais n’ont pas dû boire que de l’eau.

Dsc01667.jpg (26284 octets)          Dsc01666.jpg (74559 octets)   

Fin du vingtième siècle : Triste époque. Scandale et stupeur à Ranchal : plusieurs vols ont lieu dans le sanctuaire (chaises et grand lustre central). La Madone reste encore ouverte au public en permanence. Pour combien de temps ? Devra-t-on un jour en verrouiller la porte pour la protéger des voleurs irrespectueux ?

De nos jours, tous les ans, la tradition est respectée, le premier dimanche de septembre a lieu la fête de la Madone où de nombreux fidèles se rassemblent pour prier et faire une procession dans les bois alentours.

Tout le monde regrette que la chapelle soit privée de la vue sur son village par les arbres qui ont inexorablement poussé. Un projet pour y remédier existe, il se réalisera peut être un jour pour enfin redonner ce qui a, au delà de sa beauté propre, rendu la chapelle célèbre. Il s’agit de la vue sur le village depuis la chapelle et, bien évidemment, de la vue sur la chapelle depuis le village.

Aujourd'hui comme toujours au fil des siècles, la Madone est entretenue par des bénévoles qui en assure l'entretien gratuitement dans le cadre de l'association du comité de la Rochette. Toutefois les fournitures ont un coût, chaque année pour le 15 août est organisée une kermesse, l’ambiance y est toujours simple et chaleureuse. Pour participer, n'hésitez pas à faire brûler un cierge et à jeter quelques euros dans le tronc lors de vos visites.

Quoi qu'il arrive, notre Madone est toujours là !
Son regard plein d'amour dirigé vers le village
nous semble être la plus belle des protections...

Le podcast sur soundcloud

 

Pour rendre visite à notre Madone

Lien Google Maps



Notre-Dame de la Rochette
(Fond d'écran téléchargeable sur la page "photo")
Le Choeur La Vierge


Sainte Anne La vierge et l'enfant Jésus du Choeur St Joseph


Merci de me contacter si vous pouvez identifier les personnages et situer l'année.

Cantique Ranchalais et symbole de la vierge Marie dans le catholicisme

La Vierge Immaculée représente la perfection absolue incarnée dans une créature humaine : douceur infinie, bonté, beauté. Ceci en fait l’intermédiaire privilégié entre les hommes et Dieu.
À elle, porteuse d’amour et de grâce, s’adressent les fidèles à la recherche de réconfort et de sécurité, de consolation et de vérité, dans chaque époque semée de doutes, de corruption, de désespoir. Dans son être symbole de sacrifice et d’abnégation totale à la volonté de Dieu, la Vierge Immaculée incarne l’Amour immense et désintéressé et indique le chemin pour le salut à tous ceux qui lui adressent leurs prières.


Merci à Clémence Béal pour ce document

 


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